Les Evangélistes ont écrit pour un public cible. Matthieu produit par ses généalogies et ces mages étrangers, un choc auprès d’un public juif. Luc par cette joie qui se dégage pour les plus humbles, ouvre le Christ aux juifs comme aux non-juifs. Jean raconte l’irruption de Dieu dans l’humanité par un concept : l’incarnation de la Parole éternelle. Cela devait se comprendre par les gens cultivés du monde grec. Et nous aujourd’hui, comment (nous) aider à accéder à Dieu par les récits de Noël ? Deux suggestions, mais à chacun-e d’y réfléchir et trouver son chemin.
- L’étonnement et l’émerveillement peuvent nous ouvrir cette porte. Non point une analyse fine mais une contemplation d’un mouvement tel le soleil levant derrière une couche de brume ou le givre accroché aux buissons. Juste merveilleux. Du récit de Noël laisser venir à moi un étonnement et un émerveillement qui peuvent m’aider à renouer avec le Dieu de Jésus-Christ.
- Autre piste à partir d’une toute autre culture : La Chine. Elle ne connait pas la séparation des espaces sacrées (ciel) et profanes (terre). Mais le principe du Tao, la Voie, est l’harmonie. Certains théologiens chinois, en quête non pas de répéter la théologie européenne mais de penser Noël dans des catégories de la tradition chinoise, expliquent Noël comme l’événement fondateur d’une harmonie parfaite entre les contraires. En Jésus-homme se vit le Christ-Dieu. L’identité de Jésus-Christ comporte sa face divine et sa face humaine sans que l’une empiète sur l’autre, le ying et le yang sont parfaitement équilibrés. En Jésus se réalise le plus parfaitement l’harmonie.
N’est-ce pas aussi quelque chose que nous cherchons de plus en plus dans un monde chaotique ? Articuler parfaitement aimer et exister.
Dans la naissance de Jésus se donne à voir une nouvelle humanité et un émerveillement qui ouvre vers Dieu.
Lectures bibliques : Hébreux 1, 1-6 ; Jean 1, 1-14