Textes du jour : Psaume 115,2-8; Exode 34,29-33 ; Marc 6,41-46 ;
Une foule d’hommes a tenté de prendre Jésus par la force, et de faire de lui un roi. Comment Jésus a-t-il réagi ? Il s’est dégagé de leur emprise et s’est retiré dans la montagne, auprès de Dieu. Quand il reviendra, c’est en marchant sur les eaux. Or la marche sur les eaux est une image qu’on utilisait au Proche Orient pour représenter le roi et sa mission qui était de surmonter les difficultés. Jésus a refusé le pouvoir militaire et politique que les hommes voulaient lui donner (peut-être au nom de la justice) et a manifesté une autorité royale différente qui venait de Dieu.
Qu’est-ce que tout cela nous dit de l’idolâtrie du pouvoir ? On peut défendre une bonne valeur contre Dieu, sans s’en rendre compte. L’amour de la patrie par exemple n’est pas mauvais en soi, mais l’histoire nous a montré qu’un patriotisme excessif pouvait se transformer en xénophobie et en racisme. L’amour de l’égalité n’est pas une mauvaise chose en soi, mais son absolutisation par la révolution française a débouché sur la terreur. Le respect des minorités ou des genres, sont une bonne chose en soi, mais quand cela débouche sur l’idéologie contemporaine du wokisme qui fait disparaître toute spécificité de genre, alors cela devient une idolâtrie. La plus belle des valeurs, quand elle n’est plus reliée à Dieu, peut devenir idolâtre. Les églises sont concernées. Quand elles affirment que les valeurs constituent leur message essentiel, elles se trompent. Il n’y a pas de valeurs chrétiennes. Jésus a repris les valeurs existantes, mais les a investies d’une présence nouvelle, la présence de Dieu. Le critère de la Bible pour discerner une idolâtrie ? : quand le problème principal est autre que le péché et la ressource principale est autre que Dieu, nous sommes en présence d’une d’idolâtrie.
Rappel biblique. La tentation du pouvoir est celle que propose le serpent à Adam et Eve : vous serez comme des dieux.C’est l’idolâtrie du pouvoir que Dieu combat en détruisant la tour de Babel. Ce sont les abus de pouvoir que les prophètes dénoncent en critiquant les rois et le temple. L’idolâtrie de manière générale est le principal ennemi de Dieu. Pourquoi ? Parce que l’idolâtrie génère une insensibilité à l’action de Dieu. Quand la place est vide et donc le cœur assoiffé, Dieu rencontre un auditoire favorable : les pauvres en esprits… Mais quand la place est occupée, quoi que Dieu fasse, le cœur reste insensible. Que reste-t-il comme moyens à Dieu pour continuer son combat ? Aller jusqu’à l’affrontement. C’est la mission que reçoit le prophète Esaïe : Va, et dis à ce peuple: Vous entendrez, et vous ne comprendrez point. Jésus est allé jusqu’à la mort pour révéler les idolâtries mortifères qui nous dominent. Il est allé jusqu’à l’affrontement ultime, jusqu’à l’endurcissement ultime. La croix est le miroir qui nous révèle la force mortifère de nos idolâtries. C’est le logiciel (antivirus) dont Dieu sert pour enlever nos idolâtries. Elle nous les révèle et nous en débarrasse en nous rapprochant du cœur souffrant de Dieu. La thérapie divine et son pouvoir sont là : en nous approchant du cœur souffrant de Dieu, la croix nous éloigne des idolâtries.
