Lors que pour le peuple d’Israël tout va mal – déportation à Babylone, destruction de Jérusalem, mort de la famille royale – le soupçon gagne du terrain. Est-ce que Dieu veut vraiment notre bien ? Est-ce que Dieu est vraiment si bon qu’on le dit ? Est-ce que Dieu ne nous aurait pas oublié ? Abandonné ?
Alors le prophète Esaïe rassure son peuple : « Une mère oublie t’elle son enfant qu’elle allaite ? Non ! Et bien même si une mère oubliait son enfant, Dieu lui ne vous oubliera jamais. » Mais quand même, il est facile de faire confiance à Dieu quand tout va bien et qu’on ne manque de rien, mais quand ça va mal ce n’est pas simple. Pourtant, en voyageant un peu dans d’autres pays et surtout des pays où justement on manque de tout, on se rend compte que, dans ces pays, on ne manque pourtant pas de confiance en Dieu. Mais quand même : Jésus nous dit de ne nous inquiéter de rien… voilà une parole plus facile à dire qu’à vivre. Est-ce que Jésus n’est pas un peu idéaliste ? Sa comparaison des oiseaux et des lys n’est-elle pas naïve ? Une lecture un peu rapide ou superficielle du texte pourrait le laisser penser. Comme si Jésus mettait nos vies sur le même plan d’insouciance qu’un corbeau ou qu’un lys. Mais une autre version du texte est particulièrement intéressante c’est la version syriaque. C’est un dérivé de l’araméen, la langue que parlait Jésus. La version syriaque a parfois le mérite de nous rapprocher des mots même qu’a pu employer Jésus. Et je crois que c’est le cas dans ce passage. Littéralement le syriaque dit : « Méditez sur les fleurs du désert ». Ce n’est pas la naïveté d’une fleur qui pousse et tout va bien pour elle, Jésus nous parle en fait de la plante dans l’aridité du désert, qui représente la difficulté, l’épreuve. Jésus n’est donc pas en train de dire : regardez les lys tout va bien pour eux, et donc ils ne s’inquiètent de rien parce qu’ils n’ont pas de soucis. Mais plutôt : regardez les fleurs du désert, même dans l’aridité elles ne s’inquiètent pas mais font confiance à Dieu. Méditez sur les fleurs du désert : elles sont dans l’attente, elles sont dans l’espérance, elles sont dans la confiance.
La confiance c’est la foi. Appel à la confiance : vous valez beaucoup plus que des oiseaux ou que des fleurs. Pourquoi ? Parce que vous êtes des enfants de Dieu, des filles et des fils, et que Dieu est votre Père. C’est dans cette relation de confiance avec Dieu qui est notre Père que nos soucis trouvent leur apaisement, que nos craintes sont calmées, que nos inquiétudes sont rassurées.
C’est parce que Dieu est notre Père que nous pouvons avons confiance en lui. Il est le Père qui sait nous donner ce qui est bon pour nous, il est aussi comme une mère qui ne peut pas oublier ses enfants. Ce Père a un amour maternel, « Même si une mère oubliait son enfant, moi je ne t’oublierai pas », dit le Seigneur.
Textes du jour : Esaïe 49, 14-15 / Matthieu 6, 24-34